Numéro 84 mai 2018
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Articles
Estimation de l’utilisation des antibiotiques par les éleveurs de bovins laitiers et allaitants : enquête de terrain basée sur les documents d’élevage
Usages et pratiques en antibiothérapie en élevage bovin laitier et allaitant : étude descriptive dans la Loire et le Puy-de-Dôme
Évolution de la situation épidémiologique de la fièvre catarrhale ovine en Europe de 2014 à 2017
Depuis 2014, de nombreux foyers de fièvre catarrhale ovine (FCO) sont déclarés en Europe chaque année, principalement de sérotype 4, mais aussi de sérotype 1 (Italie, Croatie, Espagne, Portugal) et de sérotype 8 (France, Chypre, Suisse). On observe une diminution du nombre de foyers de FCO-1 depuis 2014, ainsi qu’une augmentation du nombre de foyers de FCO-4 et, depuis 2015, de FCO-8. L’année 2017 a été marquée par une importante épizootie de sérotype 4 qui a frappé la Sardaigne et la Corse de fin juin à décembre 2017 et l’introduction de ce sérotype 4 en France continentale. Le sérotype 2 a été identifié en Italie en 2014, le sérotype 3 a été détecté pour la première fois en Europe en Sicile en 2017, et le sérotype 16 a été signalé à Chypre en 2014, puis en Grèce et en Turquie à partir de septembre 2017. La situation épidémiologique de la FCO en Europe est donc complexe et le maintien d’un niveau de vigilance élevé est nécessaire car le changement climatique, l’évolution des aires de distribution des insectes vecteurs et les mouvements d’animaux constituent des facteurs de risque d’introduction de nouveaux sérotypes en Europe.
Fièvre catarrhale ovine à sérotype 4 en France continentale : bilan de situation au 21 février 2018
Situation de la FCO à sérotype 4 (FCO-4) en Corse au 20 mars 2018
Après la première confirmation de la présence du sérotype 4 du virus de la fièvre catarrhale ovine (FCO-4) en Corse en décembre 2016, 263 foyers de FCO-4 ont été confirmés à la date du 20 mars 2018 dont 122 en Corse-du-Sud et 141 en Haute-Corse. Au total, 208 foyers ont été détectés chez les bovins, 52 chez les ovins et trois chez les caprins. Sur ces 263 foyers, 206 ont été détectés dans le cadre de la surveillance programmée chez les bovins, 56 dans le cadre de la surveillance événementielle et un dans le cadre de la surveillance des mouvements d’animaux. Après une augmentation importante du nombre de foyers entre juin et septembre 2017, notamment de foyers cliniques, une diminution du nombre de foyers a été observée depuis novembre. Des valeurs de Ct de Rt-PCR plus faibles ont également été observées entre juin et septembre 2017 correspondant à une période d’activité maximale des vecteurs et une plus forte circulation du virus. Le pic de foyers observé en novembre correspond à un report de certains prélèvements de surveillance d’octobre 2017 en novembre 2017. La proportion d’animaux positifs dans les différents programmes de surveillance a nettement baissé depuis novembre, et aucun foyer clinique n’a été détecté depuis décembre 2017, confirmant la moindre circulation du virus depuis la fin de l’année 2017.
Installation de la tique Hyalomma marginatum, vectrice du virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo, en France continentale
La tique Hyalomma marginatum, l’un des principaux vecteurs du virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo, est présente en Corse depuis plusieurs décennies. En France continentale, son installation est apparemment bien plus récente : les premières observations convaincantes de sa présence pérenne datent de 2015, les mentions antérieures ne signalant que des spécimens isolés possiblement introduits par des oiseaux migrateurs. Une enquête a été réalisée au printemps 2017, afin de déterminer plus précisément la distribution actuelle de l’espèce. Une étude préalablement conduite en Corse ayant montré que les tiques adultes se fixaient préférentiellement sur le Cheval, plus de 80 structures équestres, dont les équidés évoluent au moins en partie sur des parcelles naturelles boisées ou arbustives, ont été visitées. Hyalomma marginatum a été retrouvée des Pyrénées-Orientales au Var, principalement dans des sites à la végétation et au climat méditerranéens. Certaines observations laissent supposer qu’elle n’occupe pas encore la totalité de sa niche écologique. Des études en cours pour déterminer les conditions climatiques limites de survie de l’espèce permettront de déterminer sa zone d’extension potentielle.